Logo MGDIS santé

PLFSS 2025 : une nécessaire conciliation entre réduction du déficit et préservation de notre modèle social et sanitaire 

Le PLFSS 2025 se veut cohérent avec la nécessité évoquée par le premier ministre, d’assainir les finances publiques. Il rappelle notamment qu’Il s’agit concrètement de contenir la hausse de la dépense sociale à 2,8 %, soit une progression de 18 milliards d’euros en 2025 par rapport à 2024, rapportée à une croissance des recettes de l’ordre de 3,2 %. Ainsi, en 2025, le solde se rétablirait progressivement pour atteindre -16 milliards d’euros. Cependant le gouvernement souhaite proposer un budget de consolidation et d’action en faveur de la santé des Français. 

Préserver notre modèle de protection sociale par un budget de responsabilité

La sécurité sociale, qui représente près de la moitié de la dépense publique (795 Md€ en 2025, dont 662 Md€ sur le champ de la loi de financement de la sécurité sociale), prendra nécessairement sa part dans l’effort de redressement des finances publiques.  

Toutefois, cet effort sera contenu afin de préserver la qualité du système de protection sociale. Les dépenses de la sécurité sociale progresseront au total de 18 Md€ par rapport à la base 2024 rectifiée (+ 2,8 % et + 2,7 % à périmètre constant) en 2025.

Elles s’établiront ainsi à 662 Md€, en hausse de 30% (+ 152 Md€) par rapport à 2019. 

MGDIS Santé Hôpital PLFSS 2025 2

Contribuer au redressement des comptes publics en préservant le modèle français de protection sociale

Une grande partie des dépenses engagées durant la crise sanitaire ont été pérennisées pour renforcer notre système de protection sociale. 

Le gouvernement souhaite aujourd’hui ramener le déficit public à 5% du PIB en 2025. Le PLFSS 2025 s’inscrit dans cette logique, avec plusieurs objectifs. 

Contribuer au redressement des finances publiques

Le Gouvernement s’engage à ramener le déficit public sous le seuil des 3 % du PIB d’ici 2029 

Préserver la protection sociale des Français en garantissant sa soutenabilité financière 

Les réformes structurelles produisent des effets financiers significatifs, tant en recettes qu’en dépense. Des efforts supplémentaires sont encore nécessaires aujourd’hui pour résorber le déficit de la sécurité sociale. 

Confirmer les engagements, tout en poursuivant la mise en œuvre des chantiers structurels 

Ce PLFSS entérine par exemple les engagements conventionnels signés avec les professionnels de santé.

Engager une trajectoire de redressement du solde de la sécurité sociale

Maîtriser la progression de l’objectif national d’assurance-maladie 

Cette modération des dépenses sera notamment obtenue grâce à plusieurs mesures parmi lesquelles le relèvement du ticket modérateur sur les médecins et sage-femmes (1,1 Md€), mais aussi des mesures d’efficience du système de santé et de la lutte contre la fraude : 0,7 Md€ au titre de l’optimisation des achats à l’hôpital et dans les établissements médico-sociaux.  

Maîtriser la dynamique des prestations de retraite 

Les pensions de retraite de base seront toujours indexées sur l’inflation mais la date de revalorisation sera décalée du 1er janvier au 1er juillet à compter de 2025. Ce décalage permettra une économie nette de près de 4 Md€. 

Renforcer l’exigence portée à l’efficience de la dépense publique en maîtrisant les niches sociales 

Des réformes seront engagées, s’appuyant notamment sur les revues de dépense publique engagées par les précédents gouvernements, pour identifier des dépenses sous-optimales par rapport à l’objectif poursuivi et corriger ce qui doit l’être. 

Poursuivre l’effort de lutte contre la fraude 

Renforcer considérablement les moyens consacrés à la lutte contre la fraude sociale : le déploiement de 1000 agents supplémentaires sur la lutte contre les fraudes sociales sur la période 2023-27.  

Conforter et assurer le financement des priorités en matière de santé et d’accès aux soins

Plusieurs priorités sont avancées : 

Poursuivre la dynamique sur le renforcement de l’accès aux soins

Afin de garantir l’effectivité de l’accès aux soins, l’accent est mis sur une action autour de cinq priorités :  

  • Améliorer l’organisation du système de santé, 
  • Assurer le financement de celui-ci,  
  • Renforcer nos politiques en matière de psychiatrie et santé mentale, 
  • Travailler à l’attractivité des métiers et accompagner les innovations. 

Renforcer les soins palliatifs grâce à la mise en place effective d’une nouvelle stratégie pour les dix années à venir

Le PLFSS 2025 permettra de consacrer 100 M€ aux soins palliatifs, première étape de la concrétisation de la stratégie décennale en faveur des soins palliatifs. 

MGDIS Santé Hôpital PLFSS 2025

Agir en faveur de l’hôpital et de l’accès aux médicaments et produits de santé

Conforter les mesures en faveur des soins critiques 

Une réforme de cette activité a été menée en 2022. Elle doit garantir une meilleure répartition de cette activité sur le territoire ainsi qu’une hausse des exigences en matière de qualité et de sécurité des soins. 

Faciliter la gestion des ressources humaines dans les établissements 

Le plafonnement du montant des rémunérations versées par les établissements publics sanitaires et médico-sociaux aux professionnels de santé non-médicaux intérimaires permettra d’éviter les comportements de type « mercenaires » qui déstabilisent les collectifs de travail et pèsent sur les ressources des hôpitaux. 

Poursuivre la lutte contre les pénuries des produits de santé 

Le recours possible à la dispensation à l’unité et à l’obligation d’ordonnance conditionnelle pour certains médicaments soumis à une forte saisonnalité (comme les antibiotiques en hiver). Il permet également au pharmacien de remplacer un médicament par un autre en cas de risque de rupture. 

Mobiliser l’ensemble des acteurs dans la recherche de plus d’efficience et de pertinence du système de soins

Cette priorité revêt deux actions : 

  • Permettre aux différents acteurs de notre système de santé d’être moteurs dans la démarche d’amélioration de la trajectoire des finances publiques, 
  • Simplifier le mode de calcul de la clause de sauvegarde pour le secteur des médicaments. 

 

Enfin, deux dernières priorités sont mises en avant : 

  • Améliorer la prise en charge des problèmes de santé mentale, déclarée grande cause nationale ; 
  • Poursuivre la stratégie de développement de la prévention pour améliorer la santé de tous. 

Poursuivre notre adaptation aux évolutions démographiques et amplifier les engagements pour le soutien à l’autonomie et l’inclusion de tous

Amplifier le déploiement des 50 000 solutions pour mieux accompagner les personnes en situation de handicap partout sur le territoire

Un plan de création de 50 000 solutions d’ici 2030 pour 1,5 Md€ a ainsi été programmé au niveau de chaque région en 2024, avec une attention particulière à l’émergence de nouvelles solutions d’accompagnement et de soins, plus modulaires et individualisées, au plus près des lieux de vie des enfants et adultes concernés (école, travail, etc.). 

Répondre aux difficultés financières des Ehpad tout en améliorant et diversifiant l’offre de lieux de vie pour les personnes âgées en perte d’autonomie

Les financements de la branche autonomie augmenteront en 2025 de manière à permettre le recrutement d’environ 6 500 professionnels supplémentaires en Ehpad, poursuivant et amplifiant le rythme pour l’atteinte de 50 000 ETP supplémentaires à horizon 2030. 

Par ailleurs, 140 M€ supplémentaires seront consacrés l’année prochaine, dans le cadre d’une année de transition, au renforcement de quatre priorités permettant la restructuration et la modernisation des Ehpad. 

MGDIS Santé Hôpital PLFSS 2025 3

Ce PLFSS se heurte à deux obligations pouvant apparaître contradictoires :  

  • Résorber le déficit public et donc celui de l’assurance maladie
  • Préserver le modèle de protection sociale 

 

Pour répondre à ces deux problématiques, le PLFSS 2025 est un projet de loi de transition. Tout en sanctuarisant certaines priorités en ne diminuant pas les moyens (politique de santé mentale, politiques de prévention…) ce PLFSS tente de responsabiliser les acteurs pour limiter l’accroissement du déficit public (lutte contre la fraude, limitation des « mercenaires » de l’intérim par le plafonnement des rémunérations…).  

Cette volonté de ménager la chèvre et le chou portera-t-elle ses fruits ? Rendez-vous à l’issue de l’exercice 2025 pour le savoir.